La constellation de la Grande Ourse serait liée au mythe d'une chasse cosmique depuis
le Paléolithique supérieur au moins, ce qui expliquerait la présence de cette représentation
à la fois en Eurasie et en Amérique du Nord. Le proto-récit aurait pris la forme
d'un cervidé poursuivi jusqu'au ciel par un chasseur, et s'y transformant en constellation.
En grec, le mot ours se dit arktos, qui a donné le nom d'Arctique.
La Grande Ourse recèle aussi un amas de galaxies entre autres centres d'intérêt.
Les sept étoiles principales forment un astérisme nommé par certains le (Grand) Chariot,
ou par d'autres la Grande Louche (Big Dipper, chez les Anglo-saxons). Elles forment
un amas ouvert (le plus proche de la Terre), l'amas de la Grande Ourse.
- Dubhe est, avec une magnitude apparente de 1,76, l'étoile la plus brillante de la
constellation. sa magnitude absolue est de -0,21 et correspond à l'éclat de 100 soleils.
Distance : 82 années-lumière.
- Alioth est une géante de type K2, de magnitude apparente 1,81. Elle est située à
82 années-lumière. Sa magnitude absolue de -1,08, correspond à l'éclat de 230 soleils.
Les télescopes puissants peuvent distinguer les deux composantes d'Alioth. Des étoiles
qui gravitent autour de leur centre de masse commun en 44 ans.
- Alkaid est une étoile de magnitude 1,85, brillant comme 150 soleils (magnitude absolue
: -0,6). Sa distance est de 100 années-lumière.
- Merak, éloignée de 80 années-lumière nous apparaît avec une magnitude de 2,34. Elle
est en fait de magnitude absolue 0,41 et 60 fois plus lumineuse que le Soleil.
- Phecda est de magnitude apparente 2,41. Sa magnitude absolue est de 0,36, soit une
luminosité équivalente à celle de 60 soleils. Distance : 84 années-lumière.
- Tania Australis est 300 fois plus lumineuse que le Soleil. Sa magnitude apparente
de 3,06, correspond à une magnitude absolue de -1,35, à la distance de 250 années-lumière.
- Talitha est une étoile de magnitude apparente 3,12. Éloignée de 48 années-lumière,
elle a en fait une magnitude absolue de 2,29, soit 10 fois la luminosité du Soleil.
- Megrez est éloignée de 82 années-lumière. Cette étoile de magnitude absolue 1,33
et lumineuse comme 25 soleils, nous apparaît avec une magnitude de 3,32.
- Museida est située à 180 années-lumière de nous. Magnitude absolue : -0,4, soit la
luminosité de 120 soleils. Magnitude apparente : 3,35.
- Tania Borealis est une étoile qui nous apparaît avec une magnitude de 3,45. sa magnitude
absolue de 0,38 correspond à une luminosité intrinsèque 60 fois supérieure à celle
du Soleil. Distance : 140 années-lumière.
- Psi Ursae Majoris, de magnitude apparente égale à 3,0, est distante de 150 années-lumière.
Sa magnitude absolue est de -0,27. Autrement dit, elle brille en réalité comme 110
soleils.
- Thêta Ursae Majoris est une étoile de magnitude absolue 2,52 (soit 8,3 fois la luminosité
du Soleil). Située à 44 années-lumière, elle nous apparaît avec une magnitude de
3,17.
C'est déjà à l'oeil nu et, mieux encore aux jumelles, que l'on prendra contact avec
Mizar et Alcor, qui forment un couple optique (elles ne sont pas liées physiquement).
La première étoile, de magnitude apparente 2,23 et absolue 0,33 (60 fois le Soleil)
se situe à 78 années-lumière; la seconde 3 années-lumière plus loin. Toutes deux
sont des objets composés.
Alula Australis située à 25 années-lumière est deux fois double. Ses deux composantes
principales sont de magnitudes proches (4,4 et 4,9). Elles orbitent autour de leur
centre de gravité commun en 60 ans. Elle sont éloignées l'une de l'autre en apparence
d'un maximum de 2,8" d'arc, et la distance qui les sépare en réalité est du même
ordre que celle entre le Soleil et Uranus. Chacune de ces étoiles est par ailleurs
composée. Dans le premier cas la période orbitale du couple est de 669 jours, dans
le second de 3,98 jours. Ce qui traduit des distances respectives des objets équivalentes,
dans un cas à la distance Soleil-Vénus, dans l'autre, à la distance Terre-Lune.
La Nébuleuse du Hibou (ou de la Chouette) = M 97 est une nébuleuse planétaire située
à 12 000 années-lumière. Son enveloppe gazeuse en expansion est de magnitude 12,
et s'éloigne de son étoile centrale (un astre de magnitude 13,5, et d'une température
en surface dépassant les cinquante mille degrés) à la vitesse d'une quarantaine de
kilomètres par seconde.
M 81, située à 8 millions d'années-lumière de distance est une belle spirale de type
Sb, vue de 3/4, et de magnitude 8,10. Particulièrement, étudiée depuis qu'une supernova
brillante y é été observée en 1993-94. Le progéniteur de l'explosion a pu alors être
découvert sur des photographies prises antérieurement. Mais il est apparu que celui-ci
- une étoile bleue - n'était pas en mesure d'expliquer la composition chimique de
la matière dispersée par la supernova, et qui resemblait davantage à ce que l'on
s'attend à trouver dans l'enveloppe d'une géante rouge. L'énigme a été résolue dix
ans après cette explosion, quand une grosse étoile a été découverte sur le lieu même
où avait eu lieu le cataclysme. Cela a confirmé l'hypothèse que l'on avait fini par
échaffauder, à savoir que ce gaz à la composition inattendue ne provenait pas véritablement
de l'étoile défunte, mais d'un compagnon proche. Il avait été accaparé par le progéniteur
de la supernova seulement au cours des 250 dernières années (Les transferts de matière).
C'est donc ce compagnon, qui a survécu au cataclysme, que sont en mesure d'observer
désormais quelques uns de plus puissants télescopes du monde.
Quant à M 82, de magnitude 9,20 et située à dix millions d'années-lumière, c'est
une galaxie irrégulière qui est actuellement le siège d'une immense flambée stellaire.
Autrement dit de naissances en masse de nouvelles étoiles. Un phénomène sans doute
causée par les perturbations gravitationnelles de ses voisines M 81 et NGC 3077.
Son aspect a longtemps fait penser qu'elle était en train d'exploser.