On parle toujours de rosée du matin ! Et bien, en réalité, la rosée se forme dès le soir, tous les curieux du ciel étoilé vous le diront. Elle se dépose tout au long de la nuit. Pourquoi et comment ?
L’air contient toujours de l’humidité (de l’eau sous forme de vapeur), et que la quantité d’eau contenue dépend de la température de l’air : plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’humidité. Or, le soir, chacun peut le constater, l’air se refroidit dès le coucher du soleil. Quand ce refroidissement atteint un niveau critique au-dessous duquel l’humidité ne peut plus conserver sa forme de vapeur, celle-ci se condense sur toutes les surfaces qu’elle rencontre : le sol, en premier lieu. C’est la rosée… du soir !
De façon plus générale ce phénomène peut également se produire n'importe quand, lorsqu'un corps froid est placé dans un air ambiant contenant de la vapeur d'eau, par exemple lorsqu'une bouteille fraîche est sortie d'un réfrigérateur. De même, l'eau qui coule sous ta voiture quand tu l'arrêtte et que tu avais mis la clim…
La température à laquelle l’humidité se condense est dite en science «température du point de rosée», ou «point de rosée» pour faire plus court. Quand en été l’air est très humide, le point de rosée peut être assez élevé, jusqu’à 15 degrés, alors qu'il peut approcher du zéro l’hiver.
Quoi qu’il en soit, c’est bien le soir, quand la température baisse rapidement, que cette rosée commence à se former.
La rosée s’accumule et reste bien entendu en place, en gouttes tenaces accrochées aux brins d’herbe, tant que la température ne remonte pas ; c’est pourquoi notre promeneur matinal la retrouve aux premières heures du jour, croyant naïvement qu’elle vient de se former exprès pour lui. Erreur !
Donc, les conditions idéales pour l'apparition de la rosée sont :
- nuit claire
- absence de vent (ou vent de moins de 5 km/h) ;
- air humide près du sol, et faible degré d'humidité de la couche d'air supérieure.
L'absence de nuage et de vent permet un fort rayonnement et un refroidissement important jusqu'au point où la vapeur d'eau contenue dans l'air se condense et atteint le «point de rosée». Les gouttelettes de rosée se forment alors sur toutes les surfaces froides.
En été, la rosée peut ne pas se former localement, en particulier dans les «îlots de chaleur urbains», quand le refroidissement et/ou l'humidité y sont moindres, et alors insuffisants. C'est, souvent, le cas des grandes villes.
Si la température du support est en dessous du point de givrage, la vapeur d'eau se dépose directement sous forme de cristaux de glace, ce qui produit alors du givre ou de la gelée blanche ; ceci ne doit pas être confondu avec la «rosée blanche», rosée qui a gelé après s'être déposée à l'état liquide.
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Pour les grosses cervelles, quelques petites précisions
La rosée sur les végétaux ne doit pas être confondue avec le phénomène biologique de guttation, dans lequel les végétaux eux-mêmes produisent le liquide (l'eau) qui se retrouve ensuite sous forme de gouttelettes.