LE BIG BANG !!
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Le Big Bang (« Grand Boum ») est un modèle cosmologique utilisé par les scientifiques
pour décrire l'origine et l'évolution de l'Univers. Il a été initialement proposé
en 1927 par le chanoine catholique belge Georges Lemaître, qui décrivait dans les
grandes lignes l’expansion de l’Univers, avant que celle-
Ce modèle est désigné pour la première fois sous le terme ironique de « Big Bang
» lors d’une émission de la BBC, The Nature of Things le 28 mars 1949 (dont le texte
fut publié en 1950), par le physicien britannique Fred Hoyle, qui lui-
De façon générale, le terme « Big Bang » est associé à toutes les théories qui décrivent notre Univers comme issu d'une dilatation rapide qui fait penser (abusivement) à une explosion, et est également le nom associé à cette époque dense et chaude qu’a connue l’Univers il y a 13,8 milliards d’années sans que cela préjuge de l’existence d’un « instant initial » ou d’un commencement à son histoire.
Le concept général du Big Bang, à savoir que l’Univers est en expansion et a été plus dense et plus chaud par le passé, doit sans doute être attribué au Russe Alexandre Friedmann, qui l'avait proposé en 1922, cinq ans avant Lemaître. Son assise ne fut cependant établie qu’en 1965 avec la découverte du fond diffus cosmologique, l'« éclat disparu de la formation des mondes », selon les termes de Georges Lemaître, qui attesta de façon définitive la réalité de l’époque dense et chaude de l’Univers primordial.
Albert Einstein, en mettant au point la relativité générale, aurait pu déduire l'expansion de l'Univers, mais a préféré modifier ses équations en y ajoutant sa constante cosmologique, car il était persuadé que l'Univers devait être statique.
Le terme de « Big Bang chaud » (« Hot Big Bang ») était parfois utilisé initialement pour indiquer que, selon ce modèle, l’Univers était plus chaud quand il était plus dense. Le qualificatif de « chaud » était ajouté par souci de précision, car le fait que l’on puisse associer une notion de température à l’Univers dans son ensemble n’était pas encore bien compris au moment où le modèle a été proposé, au milieu du XXe siècle.
c'est bon, mon frère, tu suis ??
La découverte de la relativité générale par Albert Einstein en 1915 marque le début de la cosmologie moderne, où il devient possible de décrire l’Univers dans son ensemble comme un système physique, son évolution à grande échelle étant décrite par la relativité générale.
Einstein est d’ailleurs le premier à utiliser sa théorie fraîchement découverte,
tout en y ajoutant un terme supplémentaire, la constante cosmologique, pour proposer
une solution issue de la relativité générale décrivant l’espace dans son ensemble,
appelée univers d’Einstein. Ce modèle introduit un concept extrêmement audacieux
pour l’époque, le principe cosmologique, qui stipule que l’Homme n’occupe pas de
position privilégiée dans l’Univers, ce qu’Einstein traduit par le fait que l’Univers
soit homogène et isotrope, c’est-
Au principe cosmologique, Einstein ajoute implicitement une autre hypothèse qui paraît
aujourd’hui nettement moins justifiée, celle que l’Univers est statique, c’est-
Avant même la découverte de Hubble, plusieurs physiciens, dont Willem de Sitter,
Georges Lemaître et Alexandre Friedmann, découvrent d’autres solutions de la relativité
générale décrivant un Univers en expansion. Leurs modèles sont alors immédiatement
acceptés dès la découverte de l’expansion de l’Univers. Ils décrivent ainsi un Univers
en expansion depuis plusieurs milliards d’années. Par le passé, celui-
Big Bang ou état stationnaire ?
La découverte de l’expansion de l’Univers prouve que celui-
-
-
Dans un premier temps, c’est cette seconde hypothèse qui a été la plus populaire,
bien que le phénomène de création de matière ne soit pas motivé par des considérations
physiques. L’une des raisons de ce succès est que dans ce modèle, appelé théorie
de l’état stationnaire, l’univers est éternel. Il ne peut donc y avoir de conflit
entre l’âge de celui-
À l’inverse, dans l’hypothèse du Big Bang, l’Univers a un âge fini, que l’on déduit
directement de son taux d’expansion (voir équations de Friedmann). Dans les années
1940, le taux d’expansion de l’Univers était très largement surestimé, ce qui conduisait
à une importante sous-
Preuves observationnelles
Deux preuves observationnelles décisives ont donné raison aux modèles de Big Bang
: il s’agit de la détection du fond diffus cosmologique, rayonnement de basse énergie
(domaine micro-
Ces deux observations remontent au début de la seconde moitié du XXème siècle, et ont assis le Big Bang comme le modèle décrivant l’univers observable. Outre la cohérence quasi parfaite du modèle avec tout un autre ensemble d’observations cosmologiques effectuées depuis, d’autres preuves relativement directes sont venues s’ajouter : l’observation de l’évolution des populations galactiques, et la mesure du refroidissement du fond diffus cosmologique depuis plusieurs milliards d’années.
Fond diffus cosmologique
Le fond diffus cosmologique, découvert en 1965 est le témoin le plus direct du Big Bang. Depuis, ses fluctuations ont été étudiées par les sondes spatiales COBE (1992), WMAP (2003) et Planck (2009).
L’expansion induit naturellement que l’Univers a été plus dense par le passé. À l’instar d’un gaz qui s’échauffe quand on le comprime, l’Univers devait aussi être plus chaud par le passé. Cette possibilité semble évoquée pour la première fois en 1934 par Georges Lemaître, mais n’est réellement étudiée qu’à partir des années 1940. Selon l’étude de George Gamow (entre autres), l’Univers doit être empli d'un rayonnement qui perd de l’énergie du fait de l’expansion, selon un processus semblable à celui du décalage vers le rouge du rayonnement des objets astrophysiques distants.
Gamow réalise en effet que les fortes densités de l’Univers primordial doivent avoir
permis l’instauration d’un équilibre thermique entre les atomes, et par suite l’existence
d'un rayonnement émis par ceux-
Ce rayonnement est appelé aujourd’hui fond diffus cosmologique, ou parfois rayonnement fossile. Il correspond à un rayonnement de corps noir à basse température (2,7 kelvins), conformément aux prédictions de Gamow. Sa découverte, quelque peu fortuite, est due à Arno Allan Penzias et Robert Woodrow Wilson en 1965, qui seront récompensés par le Prix Nobel de physique en 1978.
L’existence d’un rayonnement de corps noir est facile à expliquer dans le cadre du
modèle du Big Bang : par le passé, l’Univers est très chaud et baigne dans un rayonnement
intense. Sa densité, très élevée, fait que les interactions entre matière et rayonnement
sont très nombreuses, ce qui a pour conséquence que le rayonnement est thermalisé,
c’est-
Bien que correspondant à un rayonnement à basse température et peu énergétique, le fond diffus cosmologique n’en demeure pas moins la plus grande forme d’énergie électromagnétique de l’Univers : près de 96 % de l’énergie existant sous forme de photons est dans le rayonnement fossile, les 4 % restants résultant du rayonnement des étoiles (dans le domaine visible) et du gaz froid dans les galaxies (en infrarouge). Ces deux autres sources émettent des photons certes plus énergétiques, mais nettement moins nombreux.
Dans la théorie de l’état stationnaire, l’existence du fond diffus cosmologique est supposée résulter d’une thermalisation du rayonnement stellaire par d’hypothétiques aiguillettes de fer microscopiques, un tel modèle s’avère en contradiction avec les données observables, tant en termes d’abondance du fer qu’en termes d’efficacité du processus de thermalisation (il est impossible d’expliquer dans ce cadre que le fond diffus cosmologique soit un corps noir quasiment parfait) ou d’isotropie (on s’attendrait à ce que la thermalisation soit plus ou moins efficace selon la distance aux galaxies).
La découverte du fond diffus cosmologique fut historiquement la preuve décisive du Big Bang.
Évolution des galaxies
Le modèle du Big Bang présuppose que l’Univers ait été par le passé dans un état bien plus homogène qu’aujourd’hui. Il est donc supposé que les structures astrophysiques (galaxies, amas de galaxies) n’existaient pas à l’époque du Big Bang mais se sont peu à peu formées. Le processus à l’origine de leur formation est d’ailleurs connu depuis les travaux de James Jeans en 1902 : c’est l’instabilité gravitationnelle.
Le Big Bang prédit donc que les galaxies que nous observons se sont formées quelque temps après le Big Bang, et d’une manière générale que les galaxies du passé ne ressemblaient pas exactement à celles que l’on observe dans notre voisinage. Comme la lumière voyage à une vitesse finie, il suffit de regarder des objets lointains pour voir à quoi ressemblait l’univers par le passé.
L’observation des galaxies lointaines, qui d’après la loi de Hubble ont un grand décalage vers le rouge montre effectivement que les galaxies primordiales étaient assez différentes de celles d’aujourd’hui : les interactions entre galaxies étaient plus nombreuses, les galaxies massives moins nombreuses, ces dernières étant apparues plus tard des suites des phénomènes de fusion entre galaxies. De même, la proportion de galaxies spirale, elliptique et irrégulière varie au cours du temps.
Toutes ces observations sont relativement délicates à effectuer, en grande partie car les galaxies lointaines sont peu lumineuses et nécessitent des moyens d’observation très performants pour être bien observées. Depuis la mise en service du télescope spatial Hubble en 1990 puis des grands observatoires au sol VLT, Keck, Subaru, l’observation des galaxies à grand redshift a permis de vérifier les phénomènes d’évolution des populations galactiques prédits par les modèles de formation et d’évolution des galaxies dans le cadre des modèles du Big Bang.
L’étude des toutes premières générations d’étoiles et de galaxies demeure un des enjeux majeurs de la recherche astronomique du début du XXème siècle.
L’Univers aujourd’hui (+ 13,8 milliards d’années)
L’Univers est à l’heure actuelle extrêmement peu dense (quelques atomes par mètre cube) et froid (2,73 kelvins, soit −271 °C). En effet, s’il existe des objets astrophysiques très chauds (les étoiles), le rayonnement ambiant dans lequel baigne l’Univers est très faible. Cela provient du fait que la densité d’étoiles est extrêmement faible dans l’Univers : la distance moyenne d’un point quelconque de l’univers à l’étoile la plus proche est immense. L’observation astronomique nous apprend de plus que les étoiles ont existé très tôt dans l’histoire de l’Univers : moins d’un milliard d’années après le Big Bang, étoiles et galaxies existaient déjà en nombre. Cependant, à des époques encore plus reculées elles n’existaient pas encore. Si tel avait été le cas, le fond diffus cosmologique porterait les traces de leur présence.
Recombinaison (+ 380 000 ans)
380 000 ans après le Big Bang, alors que l’Univers est mille fois plus chaud et un milliard de fois plus dense qu’aujourd’hui, les étoiles et les galaxies n’existaient pas encore. Ce moment marque l’époque où l’Univers est devenu suffisamment peu dense pour que la lumière puisse s’y propager, essentiellement grâce au fait que le principal obstacle à sa propagation était la présence d’électrons libres. Lors de son refroidissement, l’Univers voit les électrons libres se combiner aux noyaux atomiques pour former les atomes. Cette époque porte pour cette raison le nom de recombinaison. Comme elle correspond aussi au moment où l’Univers a permis la propagation de la lumière, on parle aussi de découplage entre matière et rayonnement. La lueur du fond diffus cosmologique a donc pu se propager jusqu’à nous depuis cette époque.
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